top of page

Comment discerner l’abus de pouvoir versus le droit de gestion?

Pour discerner un abus de pouvoir d'un droit de gestion, il est essentiel de comprendre les définitions et les objectifs de chaque concept, ainsi que la manière dont les actions sont menées et leurs conséquences.


Le droit de gestion de l'employeur Le droit de gestion est le pouvoir de l'employeur de diriger son personnel et de prendre des décisions nécessaires pour assurer la rentabilité de l'entreprise et la bonne marche des affaires. Ce droit permet à l'employeur d'encadrer son personnel afin qu'il se conforme aux règles en vigueur dans l'entreprise.


Parmi les exemples d'exercice du droit de gestion, on trouve :

  • L'attribution des tâches.

  • La gestion du rendement du personnel.

  • La gestion de la discipline et des mesures disciplinaires.

  • La gestion des présences et des absences.

  • Le licenciement, les mises à pied et le congédiement.

  • La prévention du harcèlement psychologique ou sexuel.

  • Les modifications à l'organisation du travail et aux processus.


Pour être exercé correctement, le droit de gestion doit impliquer :

  • Des demandes claires et fermes, fondées sur les besoins de l'entreprise.

  • Une supervision objective et respectueuse de l'exécution et de la qualité du travail.

  • La communication des attentes et, au besoin, l'octroi des moyens et du temps nécessaires aux employés pour y répondre.

  • Une gestion progressive, raisonnable et équitable de la discipline, basée sur des faits.

  • Le respect de la santé, de la sécurité et de l'intégrité physique et psychique des travailleurs.


L'abus de pouvoir (souvent lié au harcèlement psychologique ou à la discrimination) Les sources soulignent qu'il ne faut pas confondre le droit de gestion avec le harcèlement. L'abus de pouvoir se manifeste lorsque les actions de l'employeur ou de toute personne en position d'autorité dépassent le cadre légitime de la gestion et portent atteinte aux droits et à la dignité de l'employé.

Voici comment les sources décrivent des situations s'apparentant à un abus de pouvoir :

  • Harcèlement psychologique : Une conduite se manifestant par des paroles, des actes ou des gestes qui sont généralement répétés, hostiles, non désirés, et qui portent atteinte à la dignité ou à l'intégrité psychologique ou physique de la personne, ou qui entraînent pour elle des conditions de travail défavorables, une mise à pied, un congédiement ou une démission forcée. Un seul acte grave peut également être considéré comme du harcèlement s'il produit un effet nocif continu. Le harcèlement peut provenir d'un supérieur, d'un collègue, ou plus rarement d'un subalterne, et peut survenir en dehors du lieu de travail si le lien d'emploi est déterminant. La perception de la personne qui se sent harcelée est un facteur important, mais elle doit être corroborée par des faits et, si possible, par un témoin neutre.

  • Discrimination : Une distinction, exclusion ou préférence fondée sur un motif interdit par la Charte des droits et libertés de la personne (tels que la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'âge, le handicap, etc.) qui a pour effet de détruire ou de compromettre l'exercice d'un droit ou d'une liberté protégée par la Charte. La discrimination peut être directe, indirecte ou systémique. L'employeur ne doit jamais conseiller ou encourager des gestes de nature discriminatoire, frauduleuse ou illégale.

  • Mauvaise foi ou malveillance : Un employeur ne peut légalement sévir contre un salarié ayant déposé une plainte non fondée que s'il peut démontrer la mauvaise foi ou la malveillance du salarié. Si l'employeur met fin à l'emploi en raison d'une plainte qui brise le lien de confiance, il doit prouver que la conduite du plaignant était malveillante.


Points clés pour distinguer un abus de pouvoir d'un droit de gestion :

  1. L'objectif de l'action : Le droit de gestion vise à l'efficacité opérationnelle et la bonne marche de l'entreprise. Un abus de pouvoir, tel que le harcèlement ou la discrimination, a pour effet de nuire à la dignité, à l'intégrité ou aux droits de l'employé, et n'est pas justifié par les besoins légitimes de l'entreprise.

  2. La nature du comportement : Les actions relevant du droit de gestion sont des décisions administratives et organisationnelles légitimes. Un abus de pouvoir implique des conduites vexatoires, hostiles, dégradantes ou discriminatoires.

  3. La répétition ou la gravité : Si un droit de gestion peut être exercé de manière ponctuelle et appropriée, le harcèlement se caractérise souvent par la répétition de comportements ou un acte unique d'une gravité telle qu'il produit un effet nocif continu.

  4. Le respect des droits et de la dignité : L'exercice du droit de gestion doit toujours respecter la santé, la sécurité, l'intégrité physique et psychique, ainsi que la dignité des employés. Un abus de pouvoir viole ces droits fondamentaux.

  5. La communication : Même si une action relève du droit de gestion, la manière dont elle est communiquée est cruciale. Une communication claire, objective et sans jugement de valeur est nécessaire pour éviter que des interventions légitimes ne soient perçues comme du harcèlement.


En somme, l'abus de pouvoir est une déviation du droit de gestion, caractérisée par des actions malveillantes, discriminatoires ou harcelantes, qui ne servent pas un objectif légitime de l'entreprise et qui portent atteinte aux droits et à l'intégrité de l'employé.

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page