Comment une PME ou OBNL peut prévenir les risques psychosociaux du travail ?

Pour répondre à la question sur la manière dont une PME ou une OBNL peut prévenir les risques psychosociaux, je vais m'appuyer sur les informations contenues dans ces sources.

Qu'est-ce que les risques psychosociaux?

Les risques psychosociaux (RPS) sont apparus dans le contexte de transformation du monde du travail. Ils sont définis comme les risques pour la santé physique et psychologique, causés par:

• les conditions d'emploi,

• l'organisation du travail

• les relations interpersonnelles.

Les RPS peuvent être des facteurs organisationnels et interpersonnels qui affectent les individus et génèrent stress, anxiété, violence ou épuisement professionnel (burnout). Les sources identifient deux grandes catégories: les risques psychosociaux eux-mêmes (comme le harcèlement et la violence) et les facteurs de risques psychosociaux.

Pourquoi analyse les facteurs de risques psychosociaux?

Il est crucial pour les organisations, y compris les PME et OBNL, de se préoccuper des RPS car ils ont des effets nocifs sur la santé des travailleurs (santé mentale, santé cardiovasculaire, troubles musculo-squelettiques) et des conséquences sur le fonctionnement de l'entreprise (absentéisme, roulement de personnel, ambiance de travail).

De plus, il existe une obligation légale d'identifier et d'analyser les risques psychosociaux liés au travail. Au Québec, la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) inclut explicitement la notion de santé psychique depuis octobre 2021. Les organisations doivent mettre en place des mécanismes de prévention incluant l'analyse et les mesures de gestion des risques psychosociaux.

La prévention des RPS doit être prise en compte au même titre que les autres risques professionnels. Une démarche de prévention collective, centrée sur le travail et son organisation, est à privilégier. Les stratégies préventives orientées uniquement vers l'individu, comme la gestion du stress ou l'apprentissage de techniques de relaxation, sont insuffisantes car elles ne ciblent pas les causes des problèmes mais seulement les symptômes.

La priorité doit être donnée aux mesures visant à éliminer ou réduire la présence des risques à la source (prévention primaire).

Pour les PME et OBNL, la prévention des RPS passe par une démarche structurée qui permet d'identifier, d'analyser, de corriger et de contrôler les risques présents. Cette démarche est comparable à un audit des risques psychosociaux.

Voici les étapes clés et les facteurs à considérer pour prévenir les RPS dans une PME ou OBNL, basées sur les sources :

1. Identifier et évaluer les risques psychosociaux.

   • Des outils structurés sont disponibles pour cela, comme la grille d’analyse des risques psychosociaux au travail de l’INSPQ ou l'outil Faire le point RPS de l'INRS. L'application de la grille INSPQ permet de préciser les orientations à privilégier. L'évaluation doit permettre de diagnostiquer précisément les facteurs perçus comme les plus néfastes par les employés.

   • Il est possible de mesurer les RPS et de mettre en place des interventions efficaces pour les contrôler.

   • L'identification des risques peut se faire en étant attentif aux signaux collectifs (absentéisme, roulement de personnel, accidents, maladies) et individuels (changements de comportement, fatigue, irritabilité, etc.).

2. Analyser les facteurs de risques psychosociaux.

   • Les facteurs de risques psychosociaux sont souvent interdépendants et doivent être considérés globalement.

   • Les facteurs clés identifiés dans les sources sont :

     • Charge de travail : Intensité, complexité, soutenabilité, contraintes de rythme, fixation des objectifs. Une charge de travail importante et un rythme soutenu peuvent amplifier les RPS. Des actions peuvent viser à diminuer les exigences professionnelles.

     • Autonomie décisionnelle : Marges de manœuvre, participation aux décisions, prévisibilité du travail, utilisation des compétences. Accroître l'autonomie et la participation aide.

     • Soutien social : Reçu des supérieurs et des collègues. Le soutien du supérieur peut prendre trois formes : informationnel, opérationnel, émotionnel.

     • Reconnaissance au travail : Appréciation du travail. Le déséquilibre entre effort et récompense (salaire, estime/respect, promotion/sécurité) est un modèle de RPS.

     • Justice organisationnelle : Équité dans les relations et les procédures.

     • Information et communication : Moyens mis en place pour informer et consulter, clarté et transparence. La communication est souvent évaluée comme étant à risque dans les PME et OBNL.

     • Exigences émotionnelles : Relation au public, contact avec la souffrance, devoir cacher ses émotions, peur.

     • Conflits de valeurs / sens au travail.

     • Insécurité socio-économique.

   • Il est important de se questionner sur les facteurs organisationnels ayant contribué aux problèmes de santé, comme les absences.

3. Élaborer et mettre en œuvre un plan d'action de prévention.

   • Le plan d'action doit viser à éliminer ou réduire la présence des risques.

   • Privilégier les actions qui agissent sur l'organisation du travail et les facteurs collectifs, plutôt que sur l'adaptation individuelle.

   • Exemples d'actions basées sur les facteurs :

     • Réduire la charge de travail et instaurer des changements dans les procédures.

     • Augmenter les ressources professionnelles : autonomie, soutien social, participation aux décisions.

     • Mettre en place des mécanismes de participation et de consultation.

     • Améliorer le climat de travail et la qualité des relations.

     • Développer la communication organisationnelle et interpersonnelle.

     • Instaurer des politiques et procédures contre la violence et le harcèlement. Définir une procédure de médiation.

     • Utiliser les outils RH pour prévenir le harcèlement (fiches de poste claires, formation).

     • Soutenir les gestionnaires pour qu'ils puissent offrir un soutien social efficace.

     • Revoir les pratiques de gestion et l'organisation du travail pour identifier et corriger les facteurs néfastes.

     • Mettre en place des pratiques, politiques et procédures pour protéger la santé et la sécurité psychologiques, créant ainsi un climat de sécurité psychosociale. Cet engagement de la direction est crucial.

     • Sensibiliser et former les employés et les gestionnaires aux RPS.

4. Faire le suivi et évaluer l'efficacité des mesures.

   • Les actions de prévention doivent être adaptées au contexte spécifique de l'entreprise.

   • L'évaluation régulière permet de s'assurer que les moyens en place sont efficaces et d'enrichir la démarche de prévention.

Il est important de noter que, même si la notion de RPS est complexe et sujette à diverses interprétations, des outils et des démarches existent pour agir de manière pragmatique. L'implication de tous les acteurs (direction, RH, employés, représentants du personnel) est une condition de réussite.

Une piste d'analyse complémentaire pour une PME ou une OBNL serait d'approfondir l'utilisation de la grille d'identification des risques psychosociaux de l'INSPQ pour structurer l'évaluation et l'analyse des facteurs spécifiques à votre organisation. Cela permettrait d'obtenir un diagnostic précis et d'orienter l'élaboration d'un plan d'action adapté à votre réalité, en ciblant les facteurs les plus préoccupants identifiés par le personnel.

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Le rôle de KI-AI est de vous assister dans l'élaboration de recommandations stratégiques éclairées pour les équipes de direction, en naviguant entre les aspects techniques, réglementaires et financiers.

Les sources que nous partageons portent principalement sur les risques psychosociaux (RPS) en milieu de travail, leur identification, leur prévention, les obligations légales associées (notamment au Québec avec la LSST), les outils d'analyse (comme la grille de l'INSPQ et les outils de l'INRS), et les impacts sur la santé des individus et le fonctionnement des organisations.