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Le langage, architecte de notre réalité

  • Photo du rédacteur: Sânziana Chira
    Sânziana Chira
  • 15 juil.
  • 3 min de lecture

Assister à une discussion peut être aussi enrichissant que d'y prendre part. Dans les deux cas, on apprend et on active notre pensée critique.


J'ai écouté le balado Le Communautaire CSPécial diffusé sur les ondes de CHOQ. L'émission en question a été animée par Manuel Soto, qui a reçu Ellie Mihai comme invitée. Ce résumé d'entretien va inévitablement faire aller vos neurones et, espérons-le, susciter des discussions passionnantes au sein de vos milieux de travail.


Ellie Mihai nous invite à actualiser notre vision de la gestion des « ressources » humaines… et ce, à travers une remise en question du langage. Elle raconte que le mot « ressources » pour parler d’êtres humains la chicotait, ce qui a constitué le point de départ de sa réflexion. À travers l’entrevue, elle explore surtout les enjeux vécus dans le milieu communautaire, mais ils se transposent avec aisance à d’autres types d’organisations.



Gestion des ressources ou des réseaux humains (GRH)?


L’utilisation du mot « ressource » renverrait à une instrumentalisation des êtres humains. Pourtant, gérer des êtres humains comme des ressources serait un pari perdu d’avance. En effet, les actions des employé∙es, fondamentalement imprévisibles, ne peuvent être contrôlées, ce qui introduit la notion de complexité dans les réseaux humains. Ce haut niveau d’imprévisibilité peut constituer une grande source de stress pour les gestionnaires. Sortir du paradigme de la « ressource » serait un moyen d’alléger la pression des épaules des gestionnaires qui devraient plutôt se concentrer sur ce qui est contrôlable: environnement et climat de travail, répartition des tâches, équité et inclusion, conditions de travail, etc. 


Ellie Mihai nous propose alors une alternative langagière: parlons plutôt de gestion des RÉSEAUX humains! Pourquoi utiliser le mot « réseau »? Le réseau prend en compte la complexité. Il est articulé comme un sous-ensemble qui n’est pas délimité avec exactitude. Les frontières entre les rôles demeurent parfois floues et les individus évoluent dans une hiérarchie désordonnée et temporaire. Bien que cela puisse apporter de l’incertitude et de l’anxiété, cette formule est plus adaptée à la réalité qui est en perpétuel changement. Pour fonctionner adéquatement, le réseau nécessite une culture organisationnelle commune où l'on vise la collaboration. Le réseau fait aussi référence à un filet social. C’est un endroit où atterrir lorsque l'on tombe. Les relations humaines agissent comme facteur de protection pour la santé mentale et physique lorsqu'elles comptent de l'entraide et du plaisir.



Comment accompagner les gestionnaires lors d’une transition vers une gestion des réseaux humains?


Passer d’une gestion des ressources humaines à une gestion des réseaux humains doit se faire stratégiquement. Gérer un réseau humain demande du temps et la participation des individus en faisant partie. Ellie Mihai précise qu’effectuer un changement de paradigme en temps de crise n’est peut-être pas le plus efficace. Idéalement, il faut s’engager à bien faire les choses… ensemble.


« Seul∙e, on va plus vite; ensemble, on va plus loin. »


Lorsque le contexte est favorable, c’est le temps de se questionner sur les styles de gestion. Comme on encourage une approche participative, le but des gestionnaires est de trouver des réponses en collaboration avec l’équipe. Ainsi, trouver la « bonne » réponse ne dépend plus d’une seule personne. Par exemple, si l’organisation désire déterminer les besoins de formation de l’équipe, il serait préférable de sonder directement les compétences et les besoins des employé∙es. Pour obtenir une participation véritable, les gestionnaires ont la responsabilité de créer un climat de confiance où chaque personne peut être authentique et créative.


Ce qui nous amène à établir des liens avec le champ de l’équité, diversité et inclusion (EDI). La gestion des réseaux humains devrait faciliter l’EDI. Au lieu de percevoir l’intégration comme une responsabilité individuelle, Ellie Mihai nous invite à la voir comme une responsabilité collective. Le réseau devrait encourager la participation sociale et utiliser la créativité de chacun∙e pour que la diversité puisse coexister.


Pour écouter l'émission complète, rendez-vous ici: https://www.choq.ca/balados/le-communautaire-cspecial/emission-du-18-mars-2025-2



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  • Dans votre milieu de travail, quels éléments de votre GRH s'apparentent déjà à une gestion des RÉSEAUX humains?

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